Le développement des nouvelles technologies a engendré de profondes mutations au sein de notre société. Désormais, notre quotidien est accompagné d’objets connectés. En ce sens, la définition de la robotique résulte de l’adéquation de critères mécaniques, électroniques et informatiques. Leur matérialisation s’exprime sous des formes et des fonctionnalités multiples au service des utilisateurs.
Ces bouleversements appellent de nouvelles responsabilités pour les concepteurs, les dirigeants et les utilisateurs. Le rôle du designer intervient de façon prépondérante dans l’intégration de ces nouveaux enjeux.
Le terme robot renvoi directement à l’imaginaire à l’instar des œuvres de fiction. Or, la vocation des apports de la robotique consiste avant tout à réaliser des tâches au service de notre société : l’enseignement, l’écologie, la santé, etc… L’information qui résulte de la perception de l’environnement est donc l’élément clé du fonctionnement d’un robot.
Le designer industriel intervient dès le début de la réflexion. Ces apports visent à apporter des solutions aux problématiques et aux usages. Cette procédure comporte différentes étapes : des scénarios d’usages, des expérimentations, des tests d’ergonomie, etc… La phase esthétique, primordiale dans le rapport entre l’humain et la machine, intervient cependant en second plan. Elle permet pourtant de créer des émotions entre l’utilisateur et le produit. En d’autres termes, le design contribue à créer une nouvelle esthétique permettant de répondre aux critères de performance et d’acceptation d’un robot.
Le capital sympathie apparaît comme l’élément clé pour l’usage de la robotique. En effet, un objet qui ne suscite pas l’attrait des utilisateurs pourra être négligé au profit d’un produit peut-être moins efficace, mais bénéficiant d’une image plus attrayante. En ce sens, le designer occupe une place centrale dans les enjeux sociétaux : en sortant des sentiers battus lors de la formalisation de l’objet, il permet d’accroître la diffusion des nouvelles technologies. Le robot français Buddy de Blue Frog Robotics illustre parfaitement ce constat. Les apports du design ont permis de développer l’acceptation des robots par le grand public et de participer à une humanisation de la technologie quotidienne.
Le design robotique est soumis à la même évolution technologique que les autres produits. L’utilisation de nouveaux matériaux permet d’accroître le champ des possibilités. En effet, l’emploi des polymères permet par exemple de reproduire les muscles d’un humain ou d’un animal. Dans le secteur de l’industrie, l’entreprise KUKA a su s’imposer comme le pionnier de la robotique en proposant le premier robot industriel (Famulus, 1973) avec six axes à entraînement électromécanique. Dans les années 2000, Kuka impose sa suprématie en donnant à ses robots une expressivité formelle, imposant ainsi l’image de marque de la firme. Le design est donc l’élément qui permet d’unifier le progrès technologique et de donner du sens à un objet.
La conception de produit à l’ère de l’intelligence artificielle (IA) soulève de nombreuses préoccupations. Dans de nombreux domaines comme l’automobile, l’IA bouscule notre manière de nous déplacer. Les designers, se doivent d’intégrer de nombreux éléments technologiques dans leurs compositions. Une question subsiste, les designers industriels pourront-ils un jour être remplacés par des machines ? Pour reprendre les termes de Rob Girling, fondateur de Artefact Design Group, « le design est à l’abri de l’automatisation et de la robotisation, car il demande créativité et intelligence sociale. Il requiert : de l’empathie, la capacité à cerner un problème et à le résoudre créativement, le sens de la négociation et de la persuasion. » Ce constat souligne l’importance de l’irrationnel… le cerveau Humain est dépassé par la rapidité de calcul des algorithmes. Mais la sensibilité, l’intuition et le défaut créent la différence…